lundi 28 novembre 2016

Avec la CLAF : Solidarité contre les violences fascistes !


CGA
L'attaque de la librairie "La plume noire" de la CGA lyonnaise le samedi 19 novembre 2016 s’ajoute aux déjà trop nombreuses agressions fascistes dirigées contre des locaux anarchistes, libertaires et anarchosyndicalistes.
Rappelons‑nous l’agression dont fut l’objet le local de la CNT de Metz de la part du GUD, au mois de mars 2015, puis celle de la librairie l’Autodidacte, librairie de la Fédération Anarchiste à Besançon, qui subit l’assaut de nervis fascistes, dans la nuit du 17 au 18 octobre de la même année.
Nous avions, à cette époque, communiqué à ce sujet, en indiquant que « les lieux de culture populaire alternative, combative et libertaire, sont des cibles toutes désignées pour les groupuscules fascistes qui n’ont de cesse que de s’en prendre à la culture et aux espaces de liberté. »
Encore récemment, le 12 novembre dernier, à Lille, des syndicalistes étudiant‑e‑s et lycéen‑ne‑s (UNEF et UNL) ainsi que des militant‑e‑s de la jeunesse communiste (MJCF et UEC) ont été agressé‑e‑s par des militants d'extrême droite alors qu'ils/elles fêtaient l’anniversaire de l’un des leurs dans un bar du centre‑ville.
La CLAF ‑ Campagne Libertaire Anti Fasciste ‑ qui regroupe en son sein les militant‑e‑s de la Confédération Nationale du Travail, d’Alternative Libertaire, de la Fédération Anarchiste, de la Coordination des Groupes Anarchistes et d’Organisation Anarchiste relaie l’appel à la solidarité des camarades lyonnais-e‑s qui viennent de subir cette lâche agression afin de leur permettre de retaper leur local et de poursuivre leurs activités militantes.
Pour les soutenir, cette adresse a été créée : soutienplumenoire@riseup.net

Au‑delà de la solidarité militante évidente, pour barrer la route au fascisme, la CLAF appelle à intensifier le combat pour créer aujourd’hui les conditions d'une riposte d'ampleur à caractère social et de classe, une riposte permettant de désigner les véritables responsables de la situation de crise actuelle : le système capitaliste et l’État.

Le 26 novembre 2016,
Campagne Libertaire AntiFasciste : Alternative Libertaire, Coordination des Groupes Anarchistes, Confédération Nationale du Travail, Fédération Anarchiste, Organisation Anarchiste

dimanche 20 novembre 2016

Soutien aux camarades de « La plume noire »


Ce samedi 19 novembre 2016, aux alentours de 18h, la librairie libertaire « La plume noire » à Lyon a subi une attaque en règle en marge d’une manifestation d’extrême-droite. Un commando d’une quinzaine de nervis casqués ont brisé la devanture et blessé, fort heureusement légèrement, quelques personnes qui ont eu le malheur de se trouver là.
La Fédération anarchiste tient à dénoncer ces violences contre un lieu de culture. Il s’agit là d’exactions clairement préméditées pour terroriser, à l’identique des fous de dieu qui sévissent aujourd’hui et des nazis des années 1930-40, ceux et celles qui ont à coeur la solidarité internationale et la lutte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression.
La Fédération anarchiste tient à assurer de son entière solidarité les personnes qui ont été victimes de ces violences ainsi que les animateurs et animatrices de la librairie La Plume noire. Nous invitons tous ceux et celles pour qui la liberté d’expression n’est pas un vain mot, à participer aux mobilisations de soutien qui auront lieu dans les jours qui viennent.
No pasaran
Fédération anarchiste

lundi 7 novembre 2016

L’épopée des Brigades internationales à la TV






Une fois n’est pas coutume, on va parler un peu télé. Mardi 25 octobre 2016, Arte diffusait un documentaire de Patrick Rotman sur les Brigades internationales (BI). Encore un film sur la guerre d’Espagne, et encore un film sur ces Brigades créées par l’Internationale communiste. On pouvait redouter le pire, encore que Patrick Rotman nous a habitués à une certaine rigueur dans ses écrits et ses films. Là encore, force est de constater l’honnêteté du propos pour résumer cette page de l’histoire que le film a l’intelligence de resituer dans le contexte politique du pays, avant la création des BI (fin 1936) et après (fin 1938). Ainsi La Tragédie des Brigades internationales s’inscrit dans une description plus large de la révolution espagnole. On peut émettre quelques réserves : un peu trop de scènes de batailles par rapport aux scènes décrivant les réalisations révolutionnaires (c’est vrai que le sujet du film est sur les BI et pas sur l’œuvre constructive de la révolution), des approximations comme l’affirmation qu’il y avait deux Espagne, l’une rurale, nationaliste et catholique, l’autre citadine, républicaine et laïque. Que je sache, l’Andalousie rurale (pour ne citer qu’elle) était un fief anarchiste et, donc, ni nationaliste ni catholique. Quant aux grandes villes du Pays basque, la laïcité n’était pas vraiment leur trait dominant. Mais passons. Rotman plante bien le décor en partant des élections de février 1936 qui portent au pouvoir le Frente popular. S’ensuit, en juillet, le soulèvement des militaires contre la république, entraînant la riposte ouvrière contre ces factieux (nombreux extraits de documents sur Madrid et Barcelone).
Rotman insiste sur la violence des affrontements, puis en zone républicaine sur les persécutions contre les militaires vaincus, les gens d’Église et les sympathisants fascistes. Il aurait pu ajouter que ce seront des responsables anarchistes qui créeront les patrouilles de contrôle pour mettre un terme à tous ces débordements et pratiques (paseos, exécutions sommaires)… Pour faire pendant, le film montre ensuite les violences et assassinats systématiques perpétrés dans les zones conquises par les troupes franquistes : tout ce qui est de gauche ou syndicaliste, c’est-à-dire rouge, est exécuté. Là, par contre, cette terreur blanche n’est pas due à des débordements, mais à des ordres émanant de l’état-major des putschistes, et relève d’une véritable « purification politique ».
Au fil des images défilent les visages de nombre de « personnalités » étrangères présentes en zone républicaine : écrivains (Hemingway, Dos Passos, Malraux, Neruda, Aragon), photographes (Gerda Taro, Robert Capa), artistes (Errol Flynn). Mais ce qu’on peut constater surtout, c’est la disproportion entre l’armement des forces fascistes et celui des forces républicaines (dès le début, Mussolini fournira à Franco 70 000 fantassins et chars de combat, Hitler enverra son aviation). Le camp républicain aura droit, lui, à la non-intervention des « démocratie » occidentales, à l’arrivée de ces fameuses Brigades internationales, sans expérience militaire et armées sommairement. L’aide de l’URSS, tardive et non désintéressée (les 460 tonnes d’or de la Banque d’Espagne fileront à Odessa), sera accompagnée de mille « conseillers », ou plutôt de commissaires politiques introduisant Tcheka et NKVD dans la péninsule Ibérique où ils pourront démontrer l’efficacité de leur « art », notamment au cours des « événements de mai 1937 » à Barcelone. Les ultimes images sont douloureuses : la Retirada de 500 000 républicains vaincus vers la France sous les balles de l’aviation franquiste,  « l’accueil » des autorités françaises qui les parqueront dans des camps où ils apprendront – énième trahison – la signature du pacte germano-soviétique.
Le grand mérite du film est de démystifier certaines versions de ce pan de l’histoire : oui, il y a eu une aide immédiate et considérable à Franco, en hommes et armement de la part de Mussolini et Hitler. Oui, il y a eu abandon du gouvernement républicain par lâcheté des démocraties occidentales (France et Angleterre). Oui, n’en déplaise aux révisionnistes staliniens, la force principale dans le mouvement ouvrier et paysan était la Confédération nationale du travail (CNT), centrale syndicale anarchiste. Oui, le Parti communiste d’Espagne était ultra-minoritaire et n’a dû son influence – néfaste – que grâce aux séides de Staline envoyés comme « conseillers » et imposés par le chantage aux armes distribuées principalement aux régiments sous commandement communiste. Oui, de nombreux révolutionnaires de la CNT et du POUM ont été arrêtés, torturés et assassinés sur ordre de la direction du PCE à la botte de Moscou. Oui, même les Brigades internationales ont subi des purges de la part du commandement communiste. Oui, tous les « conseillers » bolchéviques de retour en URSS sont passés à la trappe : ils avaient pu voir ce qu’était une vraie révolution sociale, ça méritait, là aussi, une « purge ». De même que, oui, malgré son zèle et ses « brillants » services, Marty, le « boucher d’Albacete », a lui aussi été ensuite exclu du PCF. Oui, Staline et les dirigeants du PCE ne voulaient pas d’une révolution en Espagne : ils l’ont donc sabordé. Résultat : ils n’ont même pas pu sauvegarder la république bourgeoise. Franco pouvait les remercier ! Pour voir la vidéo c'est ici:

https://www.youtube.com/watch?v=aO7a7NugEd4

vendredi 5 août 2016

Sur l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray

Communiqué



Groupes Poulaille, Aubenas, Botul, Liaison Metchnikoff 04, Gaston-Leval,
groupe A 34 de la Fédération Anarchiste • le 31 juillet 2016

Dans une église de Haute-Normandie, deux hommes se réclamant de Daech 
ont égorgé un prêtre et blessé grièvement une autre personne, le 26 juillet 2016.
 La « classe politique » unanime appelle à faire bloc, la droite se contentant 
de réclamer encore plus de mesures répressives. Et ainsi celle-ci veut 
augmenter un arsenal policier et juridique liberticide. Par des déclarations 
d’intention guerrières, Hollande annonce qu’il mènera par tous les moyens 
la guerre contre l’État islamique. Ce qui permet aux marchands d’armes 
français de conforter leurs finances grâce à une économie de guerre : 
les revenus liés aux ventes d’armes par la France n’ont jamais été aussi élevés.
La prétendue « guerre de religions » qui se déroule au Proche-Orient est 
en train de mettre en place en Occident une stigmatisation qui attise 
la haine contre l’ensemble des populations musulmanes ou considérées 
comme telles. Il ne fait pas de doute que cette stigmatisation est l’un 
des objectifs poursuivis par Daesh, qui cherche à rallier la population 
musulmane à ses vues. Mais nous n’avons pas affaire à une « guerre de religions » 
entre musulmans et chrétiens, mais aux conséquences 
à la fois d’une politique étrangère impérialiste et post colonialiste et d’une politique 
intérieure socialement catastrophique.On oublie de dire qu’à l’échelle mondiale, 
en terme de morts, ce sont  les musulmans qui sont les principales victimes du 
fondamentalisme salafiste ou wahhabite. Naturellement, Hollande se garde bien 
de dire que l’intensification 
des interventions guerrières à l’extérieur est l’une des premières causes 
des attentats car c’est là un prétexte à la surenchère 
sécuritaire à l’intérieur qui a permis, pour la première fois depuis la guerre 
d’Algérie, l’instauration de l’état d’urgence, et qui justifie aujourd’hui 
la mise en place de la « réserve opérationnelle ». Une manière insidieuse 
de réintroduire une sorte de conscription et une forme de volontariat.
Des fanatiques abrutis de propagande s’attaquent à une église, à d’autres 
dieux en s’imaginant prouver la primauté du leur !
Nous autres, anarchistes, refusons toutes les religions, nous condamnons 
toute vision spéculative qui veut s’imposer par la violence. Nous gardons à 
l’esprit que Dieu n’existe pas, que les religions et les faits religieux ne sont 
que des outils pour nous asservir, et nous répondons à leur haine par la seule 
chose qui nous soit réellement acquise : la raison !
Ni spiritualisme religieux, ni autoritarisme !
Ni Dieu, ni Maître !

vendredi 1 juillet 2016

Se réjouir du "Brexit" ?



"Brexit", ce néologisme inventé par les médias pour parler de la sortie de l'Union Européenne par le Royaume Unis. Nous savons aujourd'hui ce qu'il en est. Et nous avons toutes et tous pu voir la joie de certains de nos compagnons de route ou proche camarade se réjouir du vote en faveur de cette sortie. Mais n'est-ce pas un peu se mettre le doigt dans l'œil ?
Tout d'abord, notons que c'est avant tout un vote de repli sur soi. La campagne a porté en grande partie sur l'idée que "entre nous, nous sommes mieux que salis par ces autres qui ne nous ressemblent pas". Nationalisme, patriotisme, xénophobie se sont exprimés comme rarement dans le Royaume Uni, en flux tendu pendant des semaines. Le racisme anti-musulman, sur fond d'attentats en Europe et amalgames douteux, est en roue libre. Même la mort de la députée pro-UE, Jo Cox, abattu par un raciste proche du Ukip (parti d'extrême droite), n'a que peu ralenti la course à la haine.
Comment, en tant qu'anarchistes, pourrions-nous nous satisfaire lorsque l'on voit un référendum être gagné sur des bases aussi malsaines ? Il y avait bien entendu des pros sortie de l'UE qui n'étaient pas sur ces délires, mais tous les sondages, toutes les études faites sur le vote final démontre que c'est bien la xénophobie (la peur de l'autre) qui a été le premier moteur en faveur du "Leave", et ce largement.
D'ailleurs, il est à noter que l'extrême gauche et la gauche anglaise, tout comme le mouvement anarchiste sur place, ont eu un mal fou à faire une contre campagne face à ce flot boueux. C'est même une non-campagne qui a été menée par le Parti Travailliste, la gauche sociale-démocrate anglaise. Seul le nouveau maire de Londres (Sadiq Khan) a mouillé la chemise non par amour éperdu de l'Europe, mais en réaction ferme face à la monté xénophobe. Et il est loin d'être l'homme le plus à gauche que l'on puisse connaitre …
Certes, l'Union Européenne, par sa direction très libérale, par son côté technocratique, par ses relents parfois anti-démocratique est plus que critiquable. Mais elle a permis des choses qui, pour nous, devraient nous parler : l'idée d'un état fédéraliste en devenir (même s'il est bien loin de ce que nous mettons derrière le fédéralisme, et que nous voulons la mort des états), d'une abolition des frontières (même si ce n'est pas pour tous et pas comme nous l'envisagerions) et d'une entraide entre nations évitant la guerre (même si là aussi il y a beaucoup à dire). Que nous le voulions ou non, l'idée de sortir pour se replier n'est pas une idée progressiste, et encore moins une idée qui devrait nous séduire. Même si ça enquiquine une partie des tenants du pouvoir, et une partie de la bourgeoisie européenne. Même si ça déstabilise les marchés qui ne sont que le reflet de notre société de consommation capitaliste.
Portée par le racisme, la xénophobie, le nationalisme et le patriotisme, cette "victoire" ne peut être saluée sereinement par des anarchistes. Elle ne peut, au contraire, que nous alerter sur l'immense tâche qui est la nôtre dans l'avenir pour changer la société non par le repli communautaire, mais bien par la libération des humains de leurs chaînes.
Si nous voulons du fédéralisme, nous le voulons à la sauce libertaire, si nous souhaitons la fin des frontières, ce n'est pas juste pour élargir le terrain de jeu des financiers, si nous désirons la fin de l'Europe, c'est que nous pensons que seul l'internationalisme couplé à une gestion anarchiste de la société est une porte de sortie valable.
D'ailleurs, pour finir, notons que même l'argument d'une sortie contre le libéralisme ne tient pas. Les porteurs de la sortie de l'Union Européenne sont, dans leur immense majorité, des libéraux économique pur jus. Un libéralisme sous le drapeau de leur "belle nation", mais un libéralisme économique débridé quand même !
A nous anarchistes de démontrer que la tentation patriotico-nationaliste n'est jamais le chemin de la paix.
Fab
Graine d'Anar – Lyon

jeudi 21 avril 2016

communique cnt lille suite au saccage de son local rue d'Arras par la police


le-local-cnt-de-lille-apres-intrusion-policiere-du-20-04-2016-00Dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, une manifestation a eu lieu ce mercredi 20 avril 2016 à Lille. Suite à celle-ci, quelques militant-e-s se sont retrouvé-e-s à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras à Lille, pour ranger le matériel et faire le point. Ils/elles ont ensuite été rejoint-e-s par d’autres camarades.
C’est alors que des forces de l’ordre sont arrivées au local. Ils ont exigé de rentrer mais sans fournir aucun document légal. En l’absence de ces documents expliquant leur démarche et justifiant de leur droit, les militants présent-e-s leur ont refusé pacifiquement l’accès.
Les forces de l’ordre ont alors menacé de casser la vitrine. Elles ont fini par défoncer la porte au bélier, pénétrer dans le local, saccager une partie du matériel et procéder à une fouille en profondeur des lieux. Les militant-e-s présent-e-s ont gardé leur calme. Deux personnes ont été interpellées et sont actuellement retenues au commissariat central de Lille.
L’union des syndicats CNT de Lille dénonce et condamne avec force les violences policières, l’inacceptable intrusion des forces de l’ordre et la fouille de ses locaux.
le-local-cnt-de-lille-apres-intrusion-policiere-du-20-04-2016-reducSaccager un local syndical, c’est comme monter à l’assaut d’une Bourse du Travail. Un local syndical est un outil de défense pour les travailleurs/euses, un lieu d’accueil dans lequel les militant-e-s et les personnes qui nous sollicitent doivent pouvoir se retrouver en toute sérénité.
L’union des syndicats CNT de Lille réaffirme sa détermination dans la lutte contre la loi Travail. Ici comme ailleurs, ne nous laissons pas intimider par les violences policières !
Lille, 20 avril 2016
Union locale des syndicats CNT de Lille
32 rue d’Arras
59000 LILLE
Courriel : ul-lille [at] cnt-f.org




http://www.cnt-f.org/59-62/2016/04/communique-cnt-lille-suite-a-saccage-de-son-local-par-police/

jeudi 24 mars 2016

Pour un anarchisme pratique & d’action concrète



 Dans ma tentative de démontrer que le Code du travail n’était pas toujours garant de justice sociale, j’ai abordé une économie capitalisme tourné vers une financiarisation de plus en plus virtuelle basé sur la croyance en un marché régulateur dont l’argent est la référence de la richesse.
Dans sa critique et ses propositions, la réflexion des anarchistes et libertaires de la Fédération Anarchiste doit se porter sur les structures d’une économie de plus en plus immatérielle, basé sur le communicationnel, la robotisation et l'externalisation ou délocalisations vers des unités de travail salarial intermittent qui n'échappe pas à la mondialisation du capitalisme occidental. Face à cela, il reste encore des activités comme les réparateurs, les coiffeurs, les médecins généralistes, etc. qui font appel à une relation de face à face avec l’utilisateur (les F2F des anglais) et qui échappe à cet aspect. La forme actuelle du prolétariat -dans le sens de travailleurs salariés-, appelée à évoluer avec l’apport des nouvelles technologies, doit nous interpeller et nous permettre de proposer un anarchisme réévalué par rapport à ces schémas idéels des 19ème & 20ème Siècles.
Les anarchistes ne doivent pas, seulement exister en se positionnant « Contre » les structures sociales du capitalisme dans ses mutations actuelles, ni se perdre dans les problèmes du quotidiennisme.  Depuis les seventies, quotidiennisme et militantisme libertaire s'entretiennent comme un couple pathologique qui malgré ses contradictions ne veux pas se séparer. La pratique maladive de cette militance ou le "moi" est avant tout l’objet, risque de rate son but et de faire le jeux d’un libéralisme uniquement ancré dans la compétition capitaliste. Le militant n'est alors perçu que comme un.e «pauvre type ou nana», frustré.e d'affection, de reconnaissances sociales, traumatisé.e  par certaines  bassesses  de la vie, des rapports sociaux et centré.e  sur le ressentiment. Le militantisme devient comme l'illusion inévitable d'une activité possible dans un monde qui le rend presque impossible, un moyen mystifié ou mythique d'échapper à la passivité dominante.
L’anarchisme a une autre dimension. Celle d’ouvrir la voie vers une autre civilisation qui se définie par d’autres dimensions culturelles, politiques, économiques et d’autres organisations sociales et sociétales sous l’administration et la responsabilisation de tous.tes ce qui le veulent.
Pour cela, l’anarchisme doit se présenter en « force d’alternative ». Pour réaliser cet objectif, elle doit s’émanciper du champ du ‘pur idéalisme’ dans lequel l’enferme, nos « anarchistes de luxe » et « penseurs "post-modernes" – plutôt post structuralistes ou soixante-huitards - », pour être une proposition auto-organisationnelle pratique, simplificatrice que l’on peut par exemple qualifier de Social-fédéralisme-libertaire. Une proposition qui soit dans le cadre du possible, du faisable, du réalisable.
Le capitalisme a su rendre son idéalisme crédible – l’ensemble de son économie est basé depuis sa création sur la crédibilité, de fait, comme la dette ou le prêt bancaire, il est basé sur la croyance, la bonne foi du préteur ou du producteur.
Nous devons démontrer, que les idées de l’anarchisme, ne sont pas des naïvetés ou une utopie irréalisable comme les qualifies nos détracteurs empêtrés, emprisonnés qu’ils sont dans leurs conformismes formatés dans leurs croyances en les médiations étaticocapitalistes sécuritaires. Dans ce but nous devons prouver et justifier que nos idées sont des propositions réalisables, praticables et des alternatives pour une civilisation de l’ici & maintenant et du futur proche.

Michel-Robert Sahuc, Montpellier

vendredi 4 mars 2016

le Code du travail est il toujours garant de justice sociale ?


Je me rappelle que l’une des premières questions que nous nous posions dans les années 90 lors de la création du groupe La Sociale de Montpellier fut de savoir si le Code du travail était toujours garant de justice sociale ? Cette question reste d’actualité.
Il faut souligner que l’ensemble du Code du travail repose sur le postulat fondamental de l’inégalité économique entre l’employeur et le salarié. Il ambitionne donc à limiter le plus possible les effets pervers de cette inégalité. Il est fondé également sur un rapport de subordination. L’employeur a l’autorité hiérarchique et ne doit pas en principe en abuser. Ses articles législatifs se sont juxtaposés bon en mal en pour y opposer des limites : la loi, le texte conventionnel, le contrat de travail. Il faut savoir que le contrat ne prime pas sur la loi. Donc, plus on va vers la relation individualisée, comme c’est le cas avec le travail intermittent, plus on doit améliorer des conditions pour le salarié. La loi n’est qu’un socle de base. Dans le cadre de la défense des quelques acquis sociaux qui subsistent, se poser la question de la dérégulation qui risque de mettre en échec la protection du salarié dans ses rapports de subordination et d’inégalité. Même avec sa « légitimité », le Code du travail ne suffit pas. Dans un cadre syndical défensif, Il est nécessaire, face à la dérégulation proposée par l’état et les entreprises capitalistes de renforcer un cadre protecteur. Il suffirait de lutter pour le faire dans une logique de pure protection sociale et surtout pas dans une logique d’appui professionnel ou corporatiste. Les salariés ne se laissent pas leurrer par les nouveaux types d’activités et de contrats que propose la logique financière du marché capitaliste. Le discours patronal « tous autoentrepreneurs » n’est pas possible et cache soit « tous travailleurs précaires » et/ou « tous Travailleurs à flux tendu ». Même les cadres et les cadres supérieurs se trouvent dans ce cas prolétarisés car mis en concurrence avec des tâches informatisées. Dans ce cadre, le management créer l’illusion de l’autonomie dans un cadre de surveillance centralisé et autoritaire.
En perte d’égalité et de liberté sociale, les travailleurs ont besoin de structures de défense pratiques. Qui restent ces dernières ?  Certainement pas les managements entrepreneuriaux ou administratifs et leurs DRH. Malgré toute son imperfection, son institutionnalisation dans la structure économique du capitalisme, il ne reste que Le syndicalisme.
 Le syndicat a été un appui, quand on connaissait une identité de condition de travail. Les premiers effritements datent des négociations sur les horaires variables, il y a quarante ans. Plébiscités par les salariés, ils furent refusés par les syndicats, qui avaient compris que l’on faisait tomber l’uniformité de traitement dans une individualisation des tâches et des salaires. Ce fut le point de départ de la chute des capacités des syndicats de défendre la totalité du personnel. Cet éclatement limite les espaces de défense communs. Le travail externalisé, à domicile ou dans des locaux participatifs, c’est formidable pour certains, mais malheureusement plus difficile pour développer un syndicat.
Notre société est marquée par l’individualisme, avec l’émergence du sujet et de son autonomie – effet jugé, parfois, positif – et son revers dans l’isolement, qui va frapper les plus fragiles. Ce phénomène en se généralisant entraîne des réalités nouvelles comme la souffrance au travail, le stress. L’injonction à devenir autonome rend, faute de soutien, cette évolution plus difficile, plus angoissante. Ce qui devient un réel problème. On constate, à présent l’émiettement des statuts, notamment avec la sous-traitance due à l’externalisation et la flexibilité des tâches. Comment agir pour défendre les plus fragiles socialement ?  Certes, la législation a mis des parapets.  Une entreprise bénéficiaire doit payer les cotisations sociales de son sous-traitant, si celui-ci fait défaut. La fausse sous-traitance – contrôlée par entreprise qui permet de payer moins – est mieux combattue. Depuis juin 2013, les contrats à temps partiel sont réglementés : au minimum 20 heures, sauf exception, négociées avec le salarié, et à sa demande. Cependant avec l‘extension de la sous-traitance, l’esclavage moderne existe encore ; Il faut un socle a minima de règles et de garanties, pour tous, y compris les sous-traitants.
On oubli cette revendication du prolétariat révolutionnaire qui reste l’abolition du salariat. Le débat faisait fureur au sein des associations ouvrières réunies en congrès à la fin du XIXème siècle.  Les révolutionnaires estimaient que le salariat, qui suppose la subordination du salarié à l’employeur, le privait de sa liberté et constituait une forme moderne d’esclavage. Les réformistes, qualifiés d’opportunistes, recherchaient un compromis du côté de la juridiction prud’homale afin d’obtenir un aménagement du contrat favorable au salarié. Proudhon, ironique, estimait que l’abolition du salariat dans l’économie de marché était « comme si le ministère entreprenait de délivrer le budget de l’oppression des contribuables ». Marx estimait que « le salariat ne créant pas propriété au profit de l’ouvrier ne faisait que créer de la concurrence entre les ouvriers ». On aurait bien tort de marquer de la distance vis-à-vis de ces revendications ancestrales aux yeux de certains. Elles traduisent, même sous leur aspect binaire « la propriété ou rien » un sourd besoin de liberté, d’égalité sociale, de respect et d’autonomie.
  Je partage donc à 90% l'avis de François, en insistant sur le fait que notre analyse du salariat se doit d'avoir en perceptive la fin du salariat lui-même, donc la fin du travail salarial pour le remplacer par des activités ou des tâches sociétales - dans le but de répondre à l'auto-administration et à la satisfaction des besoins de l’ensemble de collectifs sociétaux autonomes fédéralistes -.

Michel-Robert groupe A 34 et Gard, Vaucluse

mardi 23 février 2016

Les prolétaires peuvent bien crever, l'Etat les digère


Voilà la nouvelle salve du gouvernement contre les prolétaires. C'est ainsi donc que se pose les choses : l'Etat est là pour garantir aux plus riches de le rester, et que celles et ceux qui bossent le fassent toujours plus, pour toujours moins, et avec le sourire !
 Il semble qu'il n'y ait pas mieux que la gauche pour mener une politique de droite ! Elle fait en tout cas aujourd'hui de lit de sa petite sœur d'hémicycle. Préparant le terrain pour l'avenir.
La contre révolution violente que nous subissons aujourd'hui n'est pas nouvelle, mais le manque de réponse sociale en face fait que les petits laquais des possédant.e.s s'en donnent à cœur joie.
Dans le monde entier les quelques nantis dictent leurs lois, demandent de faire plier les plus pauvres. Cette guerre n'est pas un petit phénomène nationale, mais c'est bien une guerre internationale contre les plus démunis qui est lancée depuis des années !
En ce moment, en France, patronat exige, les ministres exécutent ! 60 heures par semaines ? Oui oui oui crie El Khomri ! Des journées de 12 h ? Encore oui ! Des apprentis qui remplacent des emplois ? Ho que oui ! Des conditions de travails qui se dégradent ? Mais oui mon bon patron ! Des licenciements encore facilités ? Oui, cent fois oui !
Soyons clairs : si la Fédération Anarchiste est pour l'abolition du salariat et du travail, elle n'en reste pas moins convaincue que les avancées, même soumises à ce statut, sont importantes et doivent être conquises !
La réaction face à cette contre révolution ne peut être la passivité. Tout ce que nous avions gagné par le passé, nous sommes allé.e.s le chercher par la lutte, la grève, l'insurrection. Et dans l'union la plus large possible des prolétaires.
Ne laissons pas les nantis et leurs affiliés (états, religions, nationalistes, etc…) jouer encore avec nos vies.
La seule réponse qui vaille aujourd'hui est la même qu'hier : l'unité face aux nantis, l'unité dans la grève et l'action. Une utopie ? Peut-être. Une nécessité ? Sans aucun doute possible ! Et ce jusqu'à la mort du salariat ! Et que vive l'autogestion !
Fédération Anarchiste




dimanche 17 janvier 2016

Goodyear :L'État au secours du capital





C'est l'histoire de 1 300 salariés d'une multinationale, qui se battent depuis sept ans pour ne pas perdre leur emploi. Parce qu'un conglomérat d'actionnaires avait mandaté leurs sbires pour fermer l'usine, deux d'entre eux ont été séquestrés 30 heures. Fallait bien essayer de leur faire entendre raison ; juste séquestrés, pas violentés ; même s'ils mettaient le feu à la vie de plus de mille salariés. Que de retenue !

Après ces faits, une plainte est déposée par la direction et les séquestrés. L'accord de fin de conflit imposant l'abandon de toutes les poursuites judiciaires, elle est retirée. Mais l'État, dans son rôle habituel de protecteur des puissants, représenté par le Procureur de la République, a maintenu sa plainte. Et voilà donc huit des prolétaires dont on a détruit la vie qui se retrouvent face à une peine de 9 mois de prison ferme. Uniquement pour avoir défendu leur droit de vivre dignement. Il s'agit bien là d'un choix politique puisque précédemment le ministère du travail a autorisé le licenciement de délégués syndicaux Goodyear, refusé par l'inspecteur du travail.

F. Hollande, alors candidat, avait promis aux Goodyear de faire voter une « loi contre les licenciements économiquement injustifiés ». Une fois élu, son seul geste sera de s'en remettre à Morry Taylor, patron américain du groupe Titan, pour sauvegarder quelques 300 emplois. Pour imposer ses conditions celui-ci avait déclaré : « Les ouvriers français sont très bien payés et ne travaillent que 3 heures par jour, passant le reste du temps devant la machine à café. Je peux installer mes usines en Inde ou en Chine, pour un salaire de moins d'un euro de l'heure et 10 à 12 heures de travail par jour ».

Depuis plusieurs années les luttes, notamment les plus radicales, Molex, Continental, Fralib, Florange... font face à la violence policière et patronale. À Goodyear une direction de combat n'a pas hésité à utiliser des vigiles et des hommes de main dans les ateliers. L'État fait le choix de museler le mouvement social en tentant d'étouffer toute initiative, en détruisant ceux qui luttent et en les jetant en prison. Comme le souligne la CGT Goodyear : « Le but est de faire peur aux syndicalistes pour qu'ils cessent de se battre pendant que le gouvernement propose la suppression de la moitié du Code du travail ».

Plus que jamais, la Fédération Anarchiste est aux côtés de ceux qui luttent contre les oppresseurs patronaux. Plus que jamais nous réaffirmons que la lutte sociale n'est qu'une juste réponse à la violence patronale.

Nous exigeons l'annulation de la condamnation des salariés, et nous mettrons tout en œuvre pour l'obtenir, notamment en participant au grand rassemblement solidaire « Nous sommes tous des Goodyear ».

Mort à l'État, mort aux patrons ! Autogestion à tous les étages ! Et que vive l'anarchie !

Chat noir ,Groupe Montpellier 34 de la Fédération anarchiste




Demande de déchéance de la nationalité française


                                                                                 À Mr le président.









Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous..
Rappelez-vous, Martin Niemöller. Libéré des camps par la chute du régime nazi, en 1945. Il est l’auteur de Quand ils sont venus chercher… faussement attribué à Bertold Brecht. Il disait : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit,… je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus me chercher, …il ne restait plus personne pour protester. »
Monsieur le Président, demain, quand ceux que vous prétendez combattre seront au pouvoir, ils se contenteront d’appliquer vos lois. Comment ne comprenez-vous pas cela ?
Par voie de conséquence, comme nous le permet encore la Constitution, nous nous déclarons en situation d’insurrection.
Par la présente, veuillez recevoir notre demande de déchéance de la nationalité française. Pourquoi ?
Nous autres, Français de hasard, ne voulons plus être français tant que vous incarnerez cette idée de la France.
Par la présente, nous vous informons également de notre volonté de créer dans les plus brefs délais une carte d’identité et un passeport de citoyen du monde.
Monsieur le président, prévenez vos gens d’armes, que nous serons lourdement armés de ces armes de destruction massive que sont l’intelligence, la non-violence, l’honneur et… l’humour. Et que nous n’hésiterons pas à tirer ! Avec ces armes là !