Dans ma
tentative de démontrer que le Code du travail n’était pas
toujours garant de justice sociale, j’ai abordé une économie
capitalisme tourné vers une financiarisation de plus en plus
virtuelle basé sur la croyance en un marché régulateur dont
l’argent est la référence de la richesse.
Dans sa critique
et ses propositions, la réflexion des anarchistes et
libertaires de la Fédération Anarchiste doit se porter sur les
structures d’une économie de plus en plus immatérielle, basé
sur le communicationnel, la robotisation et l'externalisation
ou délocalisations vers des unités de travail salarial
intermittent qui n'échappe pas à la mondialisation du
capitalisme occidental. Face à cela, il reste encore des
activités comme les réparateurs, les coiffeurs, les médecins
généralistes, etc. qui font appel à une relation de face à
face avec l’utilisateur (les F2F des anglais) et qui échappe à
cet aspect. La forme actuelle du prolétariat -dans le sens de
travailleurs salariés-, appelée à évoluer avec l’apport des
nouvelles technologies, doit nous interpeller et nous
permettre de proposer un anarchisme réévalué par rapport à ces
schémas idéels des 19ème & 20ème
Siècles.
Les anarchistes
ne doivent pas, seulement exister en se positionnant
« Contre » les structures sociales du capitalisme dans ses
mutations actuelles, ni se perdre dans les problèmes du
quotidiennisme. Depuis
les seventies, quotidiennisme et militantisme libertaire
s'entretiennent comme un couple pathologique qui malgré ses
contradictions ne veux pas se séparer. La pratique maladive de
cette militance ou le "moi" est avant tout l’objet, risque de
rate son but et de faire le jeux d’un libéralisme uniquement
ancré dans la compétition capitaliste. Le militant n'est alors
perçu que comme un.e «pauvre type ou nana», frustré.e
d'affection, de reconnaissances sociales, traumatisé.e par certaines bassesses de la vie, des rapports
sociaux et centré.e sur le ressentiment. Le militantisme
devient comme l'illusion inévitable d'une activité possible
dans un monde qui le rend presque impossible, un moyen
mystifié ou mythique d'échapper à la passivité dominante.
L’anarchisme a
une autre dimension. Celle d’ouvrir la voie vers une autre
civilisation qui se définie par d’autres dimensions
culturelles, politiques, économiques et d’autres organisations
sociales et sociétales sous l’administration et la
responsabilisation de tous.tes ce qui le veulent.
Pour cela,
l’anarchisme doit se présenter en « force d’alternative ».
Pour réaliser cet objectif, elle doit s’émanciper du champ du
‘pur idéalisme’ dans lequel l’enferme, nos « anarchistes de
luxe » et « penseurs "post-modernes" – plutôt post
structuralistes ou soixante-huitards - », pour être une
proposition auto-organisationnelle pratique, simplificatrice
que l’on peut par exemple qualifier de
Social-fédéralisme-libertaire. Une proposition qui soit dans
le cadre du possible, du faisable, du réalisable.
Le capitalisme a
su rendre son idéalisme crédible – l’ensemble de son économie
est basé depuis sa création sur la crédibilité, de fait, comme
la dette ou le prêt bancaire, il est basé sur la croyance, la
bonne foi du préteur ou du producteur.
Nous devons
démontrer, que les idées de l’anarchisme, ne sont pas des
naïvetés ou une utopie irréalisable comme les qualifies nos
détracteurs empêtrés, emprisonnés qu’ils sont dans leurs
conformismes formatés dans leurs croyances en les médiations
étaticocapitalistes sécuritaires. Dans ce but nous devons
prouver et justifier que nos idées sont des propositions
réalisables, praticables et des alternatives pour une
civilisation de l’ici & maintenant et du futur proche.
Michel-Robert
Sahuc, Montpellier