dimanche 17 janvier 2016

Goodyear :L'État au secours du capital





C'est l'histoire de 1 300 salariés d'une multinationale, qui se battent depuis sept ans pour ne pas perdre leur emploi. Parce qu'un conglomérat d'actionnaires avait mandaté leurs sbires pour fermer l'usine, deux d'entre eux ont été séquestrés 30 heures. Fallait bien essayer de leur faire entendre raison ; juste séquestrés, pas violentés ; même s'ils mettaient le feu à la vie de plus de mille salariés. Que de retenue !

Après ces faits, une plainte est déposée par la direction et les séquestrés. L'accord de fin de conflit imposant l'abandon de toutes les poursuites judiciaires, elle est retirée. Mais l'État, dans son rôle habituel de protecteur des puissants, représenté par le Procureur de la République, a maintenu sa plainte. Et voilà donc huit des prolétaires dont on a détruit la vie qui se retrouvent face à une peine de 9 mois de prison ferme. Uniquement pour avoir défendu leur droit de vivre dignement. Il s'agit bien là d'un choix politique puisque précédemment le ministère du travail a autorisé le licenciement de délégués syndicaux Goodyear, refusé par l'inspecteur du travail.

F. Hollande, alors candidat, avait promis aux Goodyear de faire voter une « loi contre les licenciements économiquement injustifiés ». Une fois élu, son seul geste sera de s'en remettre à Morry Taylor, patron américain du groupe Titan, pour sauvegarder quelques 300 emplois. Pour imposer ses conditions celui-ci avait déclaré : « Les ouvriers français sont très bien payés et ne travaillent que 3 heures par jour, passant le reste du temps devant la machine à café. Je peux installer mes usines en Inde ou en Chine, pour un salaire de moins d'un euro de l'heure et 10 à 12 heures de travail par jour ».

Depuis plusieurs années les luttes, notamment les plus radicales, Molex, Continental, Fralib, Florange... font face à la violence policière et patronale. À Goodyear une direction de combat n'a pas hésité à utiliser des vigiles et des hommes de main dans les ateliers. L'État fait le choix de museler le mouvement social en tentant d'étouffer toute initiative, en détruisant ceux qui luttent et en les jetant en prison. Comme le souligne la CGT Goodyear : « Le but est de faire peur aux syndicalistes pour qu'ils cessent de se battre pendant que le gouvernement propose la suppression de la moitié du Code du travail ».

Plus que jamais, la Fédération Anarchiste est aux côtés de ceux qui luttent contre les oppresseurs patronaux. Plus que jamais nous réaffirmons que la lutte sociale n'est qu'une juste réponse à la violence patronale.

Nous exigeons l'annulation de la condamnation des salariés, et nous mettrons tout en œuvre pour l'obtenir, notamment en participant au grand rassemblement solidaire « Nous sommes tous des Goodyear ».

Mort à l'État, mort aux patrons ! Autogestion à tous les étages ! Et que vive l'anarchie !

Chat noir ,Groupe Montpellier 34 de la Fédération anarchiste




Demande de déchéance de la nationalité française


                                                                                 À Mr le président.









Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous..
Rappelez-vous, Martin Niemöller. Libéré des camps par la chute du régime nazi, en 1945. Il est l’auteur de Quand ils sont venus chercher… faussement attribué à Bertold Brecht. Il disait : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit,… je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus me chercher, …il ne restait plus personne pour protester. »
Monsieur le Président, demain, quand ceux que vous prétendez combattre seront au pouvoir, ils se contenteront d’appliquer vos lois. Comment ne comprenez-vous pas cela ?
Par voie de conséquence, comme nous le permet encore la Constitution, nous nous déclarons en situation d’insurrection.
Par la présente, veuillez recevoir notre demande de déchéance de la nationalité française. Pourquoi ?
Nous autres, Français de hasard, ne voulons plus être français tant que vous incarnerez cette idée de la France.
Par la présente, nous vous informons également de notre volonté de créer dans les plus brefs délais une carte d’identité et un passeport de citoyen du monde.
Monsieur le président, prévenez vos gens d’armes, que nous serons lourdement armés de ces armes de destruction massive que sont l’intelligence, la non-violence, l’honneur et… l’humour. Et que nous n’hésiterons pas à tirer ! Avec ces armes là !