jeudi 7 mars 2013

Chavez, Venezuela : Ni deuil, ni célébration! (par El Libertario)


 Nous reproduisons ici la traduction d'un article du journal anarchiste vénézuélien El Libertario (Le Libertaire)......pour faire un pas de côté (à gauche) vis-à-vis des mélenchonades et de la "pensée Monde Diplo'" sur le Venzuela :

   El Libertario ante la muerte de Hugo Chávez*
   ¡Ni en duelo, ni en celebración!:*
   ¡Llegó la hora de la autonomía de las luchas sociales!*
   Colectivo Editor de El Libertario*
   /Martes, 5 de Marzo de 2013/
   http://periodicoellibertario.blogspot.fr/2013/03/el-libertario-ante-la-muerte-de-hugo.html

 Ni deuil, ni célébration!

 L'heure de l'autonomie des luttes sociales est arrivée!

   Quand s'additionnent une très grave maladie, des soins médicaux conditionnés à des décisions politiques et un malade halluciné de pouvoir, on ne pouvait qu'attendre ce dénouement: le caudillo est mort et un changement important sur la scène politique vénézuélienne est en marche.

   En un instant, ce qui était la plus grande force du régime est devenu sa plus grande faiblesse : Chávez était tout et, en disparaissant, il ne reste qu'a conjurer la fidélité absolue à son souvenir par l'obéissance à ses dispositions pour sa succession. Ce qui met en évidence la fragilité d'un gouvernement qui voulut renfoncer son supposé caractère "socialiste et populaire" avec la pratique d'un culte grotesque de la personnalité, maintenant réduit à une ridicule invocation des âmes. Le disparu a été lui-même l'auteur principal de cette fin. Le "secretisme" qui entoura sa maladie était motivé par les mêmes ressorts de la centralisation extrême du pouvoir. Ce qui, par manque de cohérence idéologique interne, laisse ses successeurs s'affronter entre eux pour l'héritage du commandement, avec un claire avantage pour les hauts bureaucrates et la caste militaire, en pleines manoeuvres de négociation pour assurer l'impunité de leurs corruptions.

   En ce qui concerne les oppositions de droite et sociale-démocrate, la nouvelle situation intervient avant qu'elles n'aient surmonté leurs déroutes aux présidentielles du 7-O et aux régionales du 16-D. Élections où elles s'étaient laissées aller à des illusions exagérées comme à l'offre d'un "populisme de riches", promettant aux électeurs de maintenir le recours aux instruments du clientélisme qui ont tant servi à Chávez. Maintenant, cette opposition accommodante veut croire qu'une fortuite métastase a enfin mis à sa portée l'accès à ce pouvoir politique duquel des ambitions, des erreurs, une paresse et une incompétence l'ont éloignée pendant de longues années. Un pouvoir qu'elle exercerait avec une sottise et une ardeur prédatrice similaires à ceux pratiqués par la « bolibourgeoisie » chaviste.

   Ces calculs mesquins et opportunistes, qui égalent le "Grand Pôle Patriotique" et "l'opposition de la Table d'Unité Démocratique", nous laissent face à la grave situation dans laquelle se trouve ce pays: inflation galopante, chômage grandissant et précarité dans le travail, dévaluation monétaire, effrayante insécurité personnelle, crise dans les services d'eau et électricité, éducation et santé, manque de logement, travaux publics obsolètes ou mal exécutés, attention uniquement démagogique face aux besoins extrêmes des plus nécessiteux, et un et cetera qui même lointain n'en est pas moins néfaste.

   Mais ces problèmes ne sont pas la principale préoccupation des deux bandes en lutte pour la "Silla de Miraflores" (le fauteuil présidentiel) et le butin pétrolier. C'est pourquoi notre réponse collective doit mépriser leur chantage permanent à notre appui électoral en échange de solutions qui n'arrivent jamais ou sont ridiculement incomplètes. C'est le moment de déborder ces oligarchies politiques pourries et de construire, à partir du bas, une vraie démocratie, avec égalité, justice sociale et liberté. Il faut accroître l'indignation généralisée devant la situation dont nous pâtissons et la convertir en luttes sociales autonomes, larges et autogestionnaires, et dire aux politiciens du pouvoir que nous n'avons pas besoin d'eux comme intermédiaires ou comme gracieux donateurs de ce que, d'en bas et unis, nous pouvons obtenir, sans recours aux "mains blanches" ou aux "bérets rouges".

 *Collectif éditeur du Libertaire (El Libertario)*

 http://www.nodo50.org/ellibertario/

 Caracas, mardi 5 mars 2013

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